Une formation en éco-construction a été créée il y a quelques années à l’AID de Tubize, Entreprise de Formation par le Travail (EFT) de l’Ouest du Brabant wallon. Cette ASBL avait déjà une filière menuiserie et aménagement intérieur et consciente des enjeux liés au développement durable, c’est tout naturellement qu’elle a étendu son offre de formation à l’éco-rénovation.
Cette formation permet aux stagiaires d’acquérir les bases de la rénovation durable et d’en comprendre les enjeux. Elle aborde entre autres la construction bois, l’isolation écologique (étanchéité à l’air, insufflation de cellulose, isolation par l’extérieur…), les enduits à la chaux, à l’argile, au plâtre naturel, les peintures écologiques…
La mission principale de l’ASBL est la réinsertion socioprofessionnelle. L’éco-construction apporte dans ce contexte une dimension supplémentaire. Généralement, les stagiaires sont en situation précaire et se trouvent dans une gestion au jour le jour de leur vie. L’éco-construction les oblige à acquérir une vision à plus long terme et les conscientise sur les conséquences de leurs choix. Ils se mettent plus facilement en projet. En réfléchissant aux actes qu’ils posent, en se rendant compte qu’ils ne sont pas que de simples exécutants, les stagiaires se réapproprient également leur savoir-faire. Ils reprennent confiance en eux.
Le but de la formation n’est donc pas l’acquisition de compétences techniques, même si c’est cela que les stagiaires viennent avant tout chercher, mais plutôt la possibilité pour eux de devenir acteur de leur projet et de leur montrer que ces compétences techniques, ils peuvent les acquérir par eux-mêmes. En plus des aspects évidents liés à l’écologie (pollutions, épuisement des ressources…) et à la santé (pour les fabricants, les placeurs et les habitants), on voit donc que l’éco-construction peut également être un moteur pour la réinsertion socioprofessionnelle.
Même si l’apprentissage des enduits à la chaux et à l’argile, par exemple, permet d’approcher le respect du patrimoine, cette dimension n’est pas assez soulignée lors de la formation. Il serait pourtant intéressant d’approfondir cette question avec un public qui n’y est pas du tout familiarisé.