Dans un contexte où l’innovation technologique est souvent présentée comme la réponse à tous nos défis, une voix dissonante – mais salutaire – gagne en importance : celle qui rappelle que les solutions les plus pertinentes sont parfois… les plus simples.
C’est l’un des constats développés par Pierre Van Steenberghe dans son article « Exnovation !?! : Et si l’innovation n’était pas la seule voie pour la résilience de nos territoires ? », publié par le RCR² - Réseau de Collectifs en Recherche de Résilience. Un texte accessible et stimulant, qui interroge notre rapport à la complexité et à l’innovation à tout prix.
Quand l’innovation masque l’essentiel
L’article met en lumière un phénomène bien connu dans d’autres secteurs, mais encore peu discuté dans la construction et l’aménagement : l’exnovation. Il s’agit de porter un regard critique sur les innovations dont l’usage réel, l’impact environnemental ou la pertinence sociale n’ont parfois rien d’évident.
À l’inverse, certaines solutions sobres, robustes, réparables et locales peinent à retrouver leur place, alors même qu’elles sont souvent plus adaptées aux contextes de transition écologique.
Cette perspective rappelle un enjeu central : la valeur d’un dispositif, d’un matériau ou d’une organisation ne se mesure pas uniquement à son degré de sophistication, mais à sa capacité à répondre durablement à un besoin.
Sobriété, modularité, réemploi : des leviers sous-exploités
Dans son texte, Pierre Van Steenberghe propose de replacer au cœur des projets des principes simples, mais puissants :
La sobriété, qui consiste à éviter l’option la plus lourde quand une solution légère suffit.
La modularité, qui facilite l’adaptation, la réparation et l’évolution des usages.
Le réemploi, qui permet de prolonger la vie de matériaux déjà disponibles, tout en limitant l’extraction de ressources neuves.
La localisation, qui renforce la résilience des territoires et réduit les impacts logistiques.
Ces leviers, loin d’être « rétrogrades », ouvrent au contraire des voies nouvelles pour concevoir des projets plus intelligents, plus économiques et plus durables.
Un état d’esprit en résonance avec le projet REnversC
Ces réflexions font particulièrement écho aux démarches que nous expérimentons au sein de REnversC :
Considérer les matériaux présents dans l’existant comme des ressources,
Encourager des pratiques circulaires et pragmatiques,
Outiller les professionnel·les pour travailler avec ce qui est déjà là,
Redonner de la valeur à la simplicité, à la réparation, à la coopération… bref, à des modes d’action souvent délaissés au profit d’innovations « spectaculaires » mais parfois difficiles à maintenir.
Le passage d’un modèle « toujours plus complexe » à un modèle « juste ce qu’il faut » est une transition culturelle autant que technique. Elle demande un changement de posture : accepter que la durabilité puisse se trouver dans la sobriété.
Pour aller plus loin :
👉 Lien vers l’article complet de Pierre Van Steenberghe
REnversC s’engage à accompagner les professionnels et futurs acteurs du bâtiment dans cette transition, en plaçant la formation et l’accès à une information rigoureuse au cœur de ses priorités.
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