Dans la commune d’Uccle, un bâtiment administratif est en passe de devenir une vitrine inspirante de la construction circulaire en contexte public.
Baptisé 25 Danse, ce projet de réhabilitation illustre concrètement comment une commune peut, dès la phase de conception, intégrer des logiques de réemploi et de durabilité environnementale.
Il s’agit là du premier projet circulaire de grande ampleur mené par la commune.
Prévu pour accueillir à terme une école de promotion sociale et un centre PMS, 25 Danse dépasse le simple changement d’usage. C’est toute la démarche de rénovation qui innove :
- déconstruction sélective,
- réemploi massif des matériaux,
- étude d’impact via l’outil TOTEM.
Une méthodologie circulaire à tous les niveaux
Dès le lancement du projet, la commune a confié à un bureau spécialisé, un inventaire détaillé des matériaux en vue de leur réemploi. Ce travail préparatoire a permis de trier les matériaux selon leur potentiel : certains sont réutilisés directement sur site, d’autres transférés dans d’autres bâtiments communaux, et une partie est stockée pour de futurs projets. Une attention particulière a été portée à la logistique : stockage temporaire, traçabilité, et nettoyage des matériaux font partie intégrante du chantier.
La commune a également fait le choix de sélectionner une entreprise sur base de son ambition en matière de réemploi, plutôt que sur le seul critère du coût. Une manière concrète de soutenir les pratiques vertueuses dans le secteur.
TOTEM comme boussole environnementale
L’utilisation de l’outil TOTEM a été déterminante pour guider les choix de conception. L’analyse a mis en lumière l’impact disproportionné de certains matériaux, comme les cloisons en métal stud, responsables de près de 45 % de l’empreinte environnementale totale. Cette donnée a permis à l’équipe de projet de proposer une alternative en ossature bois, bien moins carbonée.
D’autres adaptations ont suivi : modification de la hauteur de carrelage mural dans les sanitaires, réflexion sur les volumes d’isolation, etc. À travers cette analyse chiffrée, le projet montre l’intérêt d’outils d’aide à la décision dans les marchés publics, pour orienter vers des choix plus durables.
Réemploi : un changement de culture
Comme l’a exprimé Dominique Collart, responsable du projet pour la commune d’Uccle, cette expérience a mis en évidence les enjeux structurels du réemploi :
« Le réemploi exige une montée en compétence des entreprises, mais aussi un changement de paradigme chez les maîtres d’ouvrage et l’ensemble des parties prenantes. »
Cette réflexion rejoint pleinement les constats portés par le projet REnversC : réussir la transition vers une construction circulaire nécessite d’agir à la fois sur les pratiques professionnelles du commanditaire des travaux et des entreprises mais aussi sur les représentations.
L’expérimentation de terrains publics comme 25 Danse est donc précieuse : elle ouvre la voie à d’autres projets similaires et crée des références concrètes pour les collectivités locales.
🔍 Source : article de Joaquim Dupont, “À Uccle, une rénovation pilote fait la démonstration du réemploi à grande échelle”, publié sur Circubuild.be le 15 avril 2025.